LE NOMBRIL DU MONDE : CUZCO
Nous y voilà à Cuzco. Après 22h de bus quand même...
1ers pas sur la grande Plaza de Armas !
Difficile d'oublier qu'on est ici dans une capitale touristique, mais la ville dégage un charme fou, avec ses ruelles pavées, ses belles places et son architecture unique. Même l'urbanisme, avec ses espaces assez larges, ses édifices pas trop hauts, tous en tuiles et sans accrocs dans le paysage semble avoir été travaillé ; du jamais vu au Pérou jusque là !
De nuit, le centre ville s'éclaire joliment.
N'est ce pas ?
Allez ! On vous l'éclaire !
Pas de mirador pour prendre cette photo, cette fois on est pas allé bien loin...
Juste sur la terrasse de l'hôtel...
Vous l'aurez compris, Cuzco : ca monte sec ! On avait l'impression que notre rue faisait partie du top 3 des rues les plus raides de la ville. Chaque retour à la chambre était une épreuve...
Faut pas oublier le pain...
... ou alors aller le chercher à l'immense foutoir du marché de Cuzco (et y rester)...
... mais au moins, on peut y faire ses courses de fringues artisanales ! Juste devant l'hôtel.
En venant ici, nous ne savions pas que nous tomberions sur une fête religieuse majeure. Les conquistadors étaient des cons mais sacrément malins dans leur processus d'évangélisation. Comment soumettre un peuple en leur faisant croire à la conservation de leur identité ? Faites en des dévoués de la vierge Marie, mais laissez les défiler avec leurs costumes traditionnels et leur musique traditionnelle, vous verrez ca marche.
Cependant les déguisements sont un vrai plaisir pour les yeux. Du grand art.
C'est bien, c'est bien...
... mais n'oubliez pas la Vierge !...
Les espagnols ont fait des ravages ici, notamment en rasant tous les temples incas et en détruisant tous les symboles de l'empire. Et qu'ont-il fait avec ces mêmes pierres ? De nouveaux temples...
Des églises !...
Il faut au moins leur reconnaitre un truc : ils savaient en faire des jolies.
Mais dans les rues, d'étranges traces subsistent encore...
... celles des édifices incas...
Oui, leurs murs étaient tellement solides, tellement résistants aux tremblements de terre, tellement bien construits, que les espagnols s'en sont servis de base pour édifier leurs propres bâtiments.
Ce qui donne d'ailleurs à Cuzco un style unique et très plaisant.
Dans le même ordre, l'ancien Temple du Soleil est très intéressant.
Sous cet énorme complexe église-couvent, acquis aujourd'hui aux franciscains, ...
... où l'on pourrait croire, comme ca, que tout est joli, tout va bien ...
... se cachent en réalité les derniers murs, parfaitement rectilignes, du Temple du Soleil
La perfection atteinte dans la découpe des pierres, l'alignement tout aussi millimétré des fenêtres et l´excellence de la construction étonnent encore. Lors du dernier tremblement de terre en date, dans les années 70, une seule pierre - une seule ! - a bougé et fait un jour de 2cm...
Nous sommes ici dans "le nombril du nombril du monde". Autrement dit, déjà que "Cuzco" signifie "nombril" en quechua, nous nous trouvons à la croisée de tous les chemins incas tracés aux alentours, à l'endroit précis où se rejoignent les lignes qui passent par tous les sites qu'ils ont construits ou annexés dans la région. 52 lignes exactement, qui convergent toutes vers ce temple !
Le tableau qui les retrace est à la fois étrange et impressionnant.
Les couleurs : les 4 points cardinaux. Les points : tous les sites, tous les bastions incas de la région. Au centre du tableau : Cuzco...
Tous les sites dont le Machu Picchu bien sur, et celui qui s'apprête à le détrôner : Choquequirao. En cours de fouilles, difficilement accessible et encore emmitouflé dans son écrin de verdure et de terre, il est certain qu'il dépassera par la taille et par l'ampleur le fameux Machu. Il ne lui reste que quelques années de tranquilité, avant qu'un immense projet le concernant ne le révèle aux véléités du tourisme de masse.
Voilà bien des choses que n'ont pas réussi à détruire les espagnols. Et eux qui voulaient tout anéantir de cette civilisation ont échoué ; la mémoire collective survit toujours, on ne peut pas l'assassiner. A présent, le peu que l'on sait sur ce peuple, ses sites et ses croyances subsistera pour toujours. Belle lecon d'histoire. Et elle est fascinante celle des Incas. Elle fait de Cuzco une grande ville coloniale mais dont tout repose sur la force et la fierté de l'ancienne capitale. Comme si elle était amenée un jour à s'écrouler si jamais les murs incas venaient à tomber...
Et vu tous les tremblements de terre qu'ils ont bravés, ils ne sont pas prêts de faillir.
On laisse Cuzco s'endormir sur ses lauriers incas et nous, nous partons. Après tant de kilomètres, tant d'efforts et tant de moyens pour en arriver là, nous y voilà enfin. Dans quelques heures maintenant, nous serons aux portes....
Du Machu Picchu.