14 May

DERNIÈRE AVENTURE À COTAHUASI

Publié par Cheb et Lolotte in zi AmSud - Catégories : #Pérou

Eh oui.... C'est bien notre dernière aventure...

Le dernier bal, la dernière virée, de notre voyage. Allez, ne pleurons pas trop vite et profitons-en, car elle sera belle.

D'ailleurs on va pas y aller par 4 chemins, c'est même.....

...une splendeur !

Nous voici dans le canyon de Cotahuasi, le 2ème canyon le plus haut du monde après celui du Colorado. 3535m de profondeur exactement , ca devrait être suffisant pour avoir quelques sensations ! Ce qui veut dire que les deux tiers de ce qu'on voit ici ne sont pas des montagnes créées naturellement, c'est l'eau qui les a creusées...

Il devance de 150m le fameux canyon de Colca, beaucoup plus fréquenté et "infra-structuré" qui donc se classe 3ème.

Le village de Cotahuasi

Cotahuasi, c'est donc aussi le village du même nom ; petite bourgade tranquille, étalée le long d'une rue principale, avec une toute petite place centrale. Un charme fou et des habitants adorables ; de quoi nous y plaire. Elle est joliment posée au creux des montagnes, qui en fait, forment déjà une partie du canyon ; autrement dit, dans le canyon, on y est déjà !!

Voila un peu comment est foutu l'endroit :

De belles montagnes, ciselées, forment une vallée assez étroite, laquelle n'est finalement qu'un niveau intermédiaire, plus ou moins plat par endroits. Puis, le fond de vallée est lui-même éventré par une grande faille, plus ou moins profonde mais aux flancs toujours verticaux, où coule peinard en bas le rio Cotahuasi.

Là, on voit encore mieux comme ça...

Ici, les buissons ne sont pas vraiment comme chez nous ! Pour donner une échelle, ces cactus font à peu prés 2m de hauteur.

Bon et puis, comme on commence à en avoir l'habitude dans les hautes altitudes andines, il est temps de mettre nos maillots de bain et nos serviettes !...

Car ici encore, il y a des thermes ! Là, juste là...

Un bassin à 38°...

... et un autre à 40 ! Du coup on est obligés de se rafraichir à coups de bières, vous comprenez...

A part ça ? Il y a une balade à faire du côté de Pampamarca nous dit-on. Histoire d'aller admirer le canyon vu d'en haut. Et comme souvent, rien que les mini-bus locaux valent presque le déplacement à eux tous seuls... Non seulement parce qu'ils permettent de mieux apprécier les environs, mais aussi parce qu'ils frôlent les précipices vertigineux du canyon, sur une piste bien cabossée. Ces dernières n'ont d'ailleurs rien à envier à la Route de la Mort en Bolivie...

Ici, pas de risques d'embouteillages : les bus, il n'y en a qu'un par jour pour chaque destination. Et c'est les mêmes qui assurent le retour, autrement dit, si on le rate : soit on reste à quai, soit on dort sur place ! Par contre, on ne sait pas trop pourquoi, ils partent tous vers 5-6h du matin...

Pas de risques donc de croiser beaucoup de touristes...

Nous voilà à Pampamarca. Dans le genre village paisible aussi, difficile de faire mieux.

Et c'est là haut qu'on va ! 500-600m de dénivelé positif, une broutille quoi... Tout en haut à droite : la "fôret de pierres" que l'on cherche à atteindre.

C'est parti pour une balade des plus agréables qui devrait nous mener, en environ 2h, au sommet.

Pendant que la nature luxuriante et le soleil nous accompagnent tout le long.

D'ici on voit mieux les flancs découpés, sous la forêt de pierres.

La voici ! (enfin, une partie) mais pas moyen de l'approcher plus près (mini-bus du retour oblige !)

Par contre, le temps quand même de faire une pause - vertigineuse - au sommet !

Etourdissante presque... Sous nos pieds : Pampamarca et le canyon, qui s'étale de tout son long. Une des vues les plus impressionnantes de notre voyage (il faudrait une photo panoramique !)

Allez, il est temps de rentrer. Presque sans souci... Petite annonce : si jamais quelqu'un vient à crever un jour et n'a pas de cric pour soulever le véhicule, vous pouvez nous demander, désormais on sait faire !! (avec les moyens du bord)

Dernier jour dans le coin, et c'est r'parti pour un tour. On a de la chance, cette fois le mini-bus pour les chutes de Sipia ne part qu'à 6h15 du matin... Qu'est ce qu'on ferait pas, j'vous jure, pour admirer la nature... Oui mais là attention, celle-ci vous retourne le bide et vous secoue bien comme il faut...

Tout commence au petit jour, quand la lune refuse encore de disparaitre et que le soleil dévoile lentement les alentours,

Pourtant ici, pas de faille, et le rio Cotahuasi coule paisiblement, comme un torrent quelconque au fond d'une vallée.

Quand tout à coup, sans prévenir...

Badaboum !! Le rio dégringole dans un immense abîme...

De 150 mètres de profondeur ! Dévalant 3 paliers successifs et courts, dans un fracas assourdissant,

Avant de continuer peinard sa course, dans un décor redevenu plus plat et un peu plus ouvert. Vertige assuré...

C'est que le spectateur, lui, reste en haut, et est obligé de se pencher - de ramper en fait... - au bord du vide pour admirer ce qui se passe ! Ca en donnerait presque des crampes d'estomac tellement c'est intimidant... D'où la difficulté pour prendre davantage de photos. Surtout que les bords du précipice sont pour la plupart constitués de petits cailloux et de terre friable, et y'aurait aucun problème pour se casser la gueule à l'aide d'une petite glissade...

Bon, allez, on repart. On aimerait bien rester mais, encore une fois, c'est pas nous qui décidons des horaires du bus.

Ouf, le voilà !

Direction : Cotahuasi, et dans la foulée : Arequipa.

Oui, sauf qu'on nous annonce que des mineurs en colère bloquent une route stratégique, la seule qui permet de relier Arequipa justement... Au moins on est prévenus ; on a le choix de la tenter ou pas, c'est comme on veut. L'agence de bus se veut rassurante, ce qui est souvent mauvais signe. Mais bon, de nombreux locaux semblent ne pas se poser de questions et vouloir foncer dans le tas, au moins on serait pas les seuls... Allez, banco, on verra bien si ca passe !

Réponse à 2h30 du matin, quelque part au milieu de rien............

CA PASSE PAAAAAAAAAAAAAAS !!!!!!!.....................

Nous voilà partis pour jouer les petits immigrés...

Car si le bus s'amuse à s'approcher, il se fera immédiatement caillasser... Dans une nuit noire et obscure, on franchit donc le blocus des grévistes à pied. Seuls les brasiers qu'ils ont allumé sur la route font office de lumière. L'atmosphère est digne d'un film d'angoisse ou à suspense. Puis, de l'autre côté, c'est parti pour 6, 7, peut-être 8 km de marche jusqu'au prochain village, en contrebas, le long des files inanimées de véhicules qui dorment sur le bas-côté en attendant des jours meilleurs.

Tels des clandestins, fatigués mais solidaires, notre petit groupe atteint enfin, à 5h du matin, le petit village...

De là, nous parviendrons à chopper un autre bus qui achèvera le trajet jusqu'à Arequipa.

Que l'on rejoindra vers 6h30 du matin, encore endormie sous l'oeil bienveillant du volcan Misti.

Bon, c'est pas tout ça, c'était presque marrant cette petite galère, mais nous on aimerait bien enchainer dans la foulée pour Ica, et continuer ainsi notre remontée sur Lima. C'est que notre avion est dans 5 jours maintenant et il faudrait se depêcher un peu, et puis............ hein ?

Comment ça c'est pas possible ?

Comment ça la grève est maintenue ?

Comment ça ils bloquent toutes les routes maintenant ?

COMMENT CA ON PEUT PAS PASSER ???...............