BRASIL !! DE CAYENNE A SANTAREM
Ca s'est passé un mercredi, le 7 decembre exactement.
Ce jour la, apres bien des preparatifs et ultimes reglages, nous quittons definitivement l'appartement de Cayenne ; direction : le Bresil, avec 1 objectif : rejoindre si possible Macapa et le bord du fleuve Amazone en une seule journee, soit un pari de 800 km !... Et inutile de preciser que ce n'est pas tout a fait comme s'il s'agissait de nos bonnes vieilles autoroutes francaises.
Et encore, on a de la chance, il n'y a que 200km de piste...
Et y manque encore la guitare...
Trois heures de minibus et de routes sinueuses plus tard, nous decouvrons St Georges et le fleuve Oyapoque. Sur l'autre rive, en face de nous, s'étale le Bresil. Enfin!..
La rive bresilienne et l'arrivee a Oyapoque
Le piroguier qui nous fait traverser est un bresilien ; il a donc logiquement ses contacts par chez lui pour les mignons petits touristes qui souhaitent se rendre à Macapa, comme nous.
Apres la pirogue : négocier un 4x4
Aussitot débarqués, il nous fait attendre quelques minutes le temps qu'il aille nous chercher un pote a lui. Un gros 4x4 se ramene, nous discutons comme on peut avec le mec et finalement concluons l'affaire. Une fois Lolotte et moi dans la voiture, le mec file 2-3 billets au piroguier... Buiseness is buiseness.
Nous passons nous faire "tamponner" a la police federale puis nous partons. A Macapa ? Que nenni ! Plutot de baraques en baraques dans Oyapoque, le manege dure 1h30.. et nous recuperons 3 personnes de plus avec nous.
Et comment on fait pour rentrer 6 personnes dans une voiture dont un mastodonte petit et trappu à la tête de tueur ?? Ben on laisse le mastodonte devant et on en met 4 a l'arriere.....
600 km tres longs et tres penibles donc ; nos 4 culs alignés ne casent pas sur la banquette arriere ; et au cas ou on aurait envie de s'endormir, la piste et la conduite rapide du chauffeur se chargent de nous reveiller et de nous rappeler que l'on va en chier jusqu'au bout.
Nous parvenons a Macapa, il est un peu plus de 11h du soir. PARI REUSSI !
Sur le bord de mer de Macapa... euh non, de fleuve !!
Macapa n'est pas une ville au charme fou, ca non ! Boutiques a tout va qui vendent n'importe quoi, pas ou peu d'architecture seduisante, urbanisme anarchique, seule la forteresse Sao Jose sort du lot, le long d'une promenade de bord de mer (de fleuve!) pas trop moche.
La forteresse Sao Jose
En nous baladant le lendemain midi, nous partons pour la visiter, puis... non. On se restaure plutot a volonté pour 3 fois rien (12 euros à deux !) juste a coté.
Par 30 degres a l'ombre !
Nous partons de Macapa, non sans avoir fait quelques connaissances au passage !
Avec Kelly et Rosa, merci a elles
A nous l'Amazone !
Le lendemain (9 decembre) nous nous affairons a repartir. Nous embarquons en debut d'apres midi sur le bateau, lequel lève l'encre vers 18h. Le fait d'arriver en avance nous permet de nous installer calmement et confortablement sur le bateau.
Notre bateau !!
Mais le monde, c'est le monde.. et nous sommes vite rattrapés par la foule et nos hamacs encerclés de partout.
Au final, le pont ressemble a une fourmilière grouillante, succession de hamacs tendus dans tous les sens, veritable feu d'artifice de couleurs ; joli mais ca frole l'entassement d'un boat-people... D'ailleurs, avec près de 80 personnes pour une capacite affichee de 48, on en est pas loin !
Au coucher du soleil, le bateau s'ebranle lentement et rejoint le bord des berges sauvages. Le fleuve, particulierement immense a cet endroit, ressemble a une mer. L'instant est çagique mais de courte duree car la nuit tombe bien vite.
On s'attendait a mal dormir, on savait pas a cause de quoi. Finalement, ce fut a cause de la lumiere, des gens qui parlent au moment ou l'on s'endort, et surtout.. du froid ! Sans compter l'inconfort relatif des hamacs tout court. Bref... on comptera sur l'hotel de Santarem pour se reposer convenablement.
Les journees sur un bateau se declinent lentement. Le long des berges, quelques baraques franchemenbt isolees au milieu de rien rompent la monotonie de l'interminable verdure. Parfois, ce sont de petis agglomerats de maisons, minuscules villages de pecheurs qui apparaissent de nulle part. Enfin et beaucoup plus rarement, surgissent des villes comme Almeirim ou Monte Alegre, ou le bateau s'en va larguer quelques provisions, surement les bienvenues dans ces contrees inaccessibles par la route.
Les dechargements se font a l'ancienne ; et vive la chaine humaine ! Ils s'envoient parfois des colis qui moi me feraient tomber avec ou dans l'eau!
Sur le port d'Almeirim
La deforestation en live...
Nous dormons mieux grace a l'apprentissage des erreurs de la nuit passée. Une tape sur l'épaule, un mec d'a coté me dit en souriant "Santarem !". Il est 5 heures du matin. Nous nous retrouvons sur la jetée du port, paumés dans l'inconnu, avec pas meme une boutique ouverte en ce dimanche matin, mais nous voila heureux, A SANTAREM !